Huellas révèle l’invisible du spectacle flamenco. Mon travail se concentre sur la connexion profonde à la terre, au sol, à cette interface qui unit le passé au présent, d’où les danseurs puisent une force tellurique. Le cante jondo (chant profond), originairement anonyme et nomade, avant de trouver son incarnation dans la danse, demeure une tradition orale et représente l’expression intime du peuple gitan. Ces textes, d’une grande simplicité, expriment fréquemment la douleur, un cri, la perte, voire la mort. Ils semblent révéler un combat pour la liberté, souvent en lien avec les inégalités et les rapports de force d’un pouvoir oppressant.
Cette expression contestataire rappelle certaines dominations. Et montre comment, à travers cette forme de réification, l’humain trouve le moyen de s’exprimer pour préserver son intégrité. Huellas laisse cette trace visible, comme l’identité d’un pays, d’un peuple qui traverse les époques, qui (re)émergeant dans la lumière.